Keynote speakers

 

Aziz Bensalah

Science et société au Maroc : Quel rôle pour la culture scientifique et technique ? 

Professeur  au Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique à Rabat, Maroc

Massimiano Bucchi

50 ans de recherche sur la communication scientifique – modèles et tendances (conférence à double voix avec Brian Trench)

Professeur de sciences et technologie dans la société à l’Université de Trento, Italie

 

Cheng Donghong

Développer un système de Musées des Sciences avec des caractéristiques chinoises : stratégie, cadre, mécanisme et évaluation

Vice-Présidente et secrétaire de CAST (China Association for Science and Technology), Pékin, Chine

Sook-Kyoung Cho

Conservation des musées, conservation de l’avenir : le musée des sciences, lieu de créativité et de durabilité

Directrice de la Korea Foundation for the Advancement of Science & Creativity, Seoul, Corée du Sud

 

Alan Irwin

La science citoyenne et la citoyenneté scientifique : mots identiques, sens différents ?

Professeur au Department of Organization du Copenhagen Business School (CBS), ancien Doyen de la recherche au CBS de 2007 à 2014, Copenhague, Danemark

Pierre-Benoît Joly

Les rapports sciences-sociétés au prisme des promesses techno-scientifiques

Directeur de recherche à l’INRA, directeur du Laboratoire Interdisciplinaire Science Innovations Sociétés (LISIS), Paris, France

Pablo Kreimer

La Communication Publique des sciences et les Études sociales des S&T : Confluence ou chemins parallèles ?

Chercheur Principal du CONICET, Directeur du centre "Science, technologie et société" , Universidad Maimónides, Buenos Aires, Argentine

Jean-Yves Le Déaut

30 ans de l'opecst, 30 ans d'évaluation en amont de la législation

Député de Meurthe-et-Moselle, Président de l'OPECST (Office Parlementaire d'Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques, France 

Marc Lipinski

Les citoyens et la science

Docteur en médecine et en biochimie de l’Université Paris Diderot, Directeur de recherche au CNRS, France

Elizabeth Rasekoala

La communication scientifique dans un monde post-2015 : le point de rencontre des contextes transnationaux, multidisciplinaires et socio-culturels

Présidente de la "Pan-African Solidarity Education Network" (PASEN) - International.

Brian Trench

50 ans de recherche sur la communication scientifique – modèles et tendances (conférence à double voix avec Massimiano Bucchi)

Chercheur, évaluateur et formateur indépendant en communication scientifique, anciennement Directeur de l’Ecole de la Communication à l’Université Dublin City, Irlande

Brian Wynne

Babel délivrée : que communiquons-nous, quand nous communiquons la science ?


Professeur d'Etude des Sciences, Département de Sociologie, Université de Lancaster, Royaume-Uni


Aziz Bensalah

 

« Science et société au Maroc : Quel rôle pour la Culture scientifique et technique ? »

Au Maroc comme ailleurs, le progrès économique et social et le « développement humain » sont conditionnés par la nature des rapports science-société. La « science en société » y est vécue, de plein fouet, par une consommation technologique souvent « déboussolante »; le dialogue « science et société » est quasi-absent, marqué par une « crise d’indifférence » entre les « porteurs de science » et « l’opinion publique » dans un contexte aggravant de défiance à l’égard du système éducatif public.

Dans quelle mesure et sous quelles formes, la Culture scientifique et technique peut remédier à cet état de fait ? C’est le projet d’une « minorité agissante » que nous nous proposons de décrire.

Vendredi 5 Juin - 14h45

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Massimiano Bucchi

 

 « 50 ans de recherche sur la communication scientifique – modèles et tendances »

Massimiano Bucchi et Brian Trench donnent une présentation synoptique de commentaires, de recherches et d’analyses dans la communication scientifique au cours des cinquante dernières années.

Les présentateurs ont réuni 80 « ouvrages essentiels » dans le domaine dans une anthologie en quatre tomes, à paraître en 2015 chez Routledge. Eparpillés au début, les travaux analytiques et critiques en communication scientifique se sont consolidés au cours des deux dernières décennies et le rythme de publication s’est accéléré. Bucchi et Trench discutent de pourquoi et comment l’intérêt formel des professionnels et des universitaires pour la compréhension de la communication scientifique a augmenté. Ils présentent quelques écrits marquants de la collection qu’ils ont éditée, y compris des textes tombés dans l’oubli qui méritent davantage d’attention. Ils identifient les axes principaux de la recherche en communication scientifique et tirent un bilan de ses contributions.

Mais ils attirent aussi l’attention sur certaines lacunes et faiblesses dans le corpus de publications, qui grandit rapidement. Il émerge de la collection d’écrits rassemblés par Bucchi et Trench une image d’une communauté internationale d’universitaires et de professionnels qui partagent de nombreux intérêts, préoccupations et activités, mais qui pourraient tirer profit d’une connaissance plus complète de ce qui a été fait et ce qui se fait dans ce domaine très varié.

Mercredi 3 Juin - 8h45

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Cheng Donghong

 

 « Développer un système de Musées des Sciences avec des caractéristiques chinoises : stratégie, cadre, mécanisme et évaluation »

Le choix de stratégies en communication scientifique est intimement lié au contexte social dans lequel se fait cette communication. Des tests et des vérifications préliminaires ont démontré qu’utiliser le contexte social comme une sorte de perspective de recherche et de méthodologie d’analyse pour aborder la question de planification stratégique constitue une approche rationnelle et efficace dans le processus du développement d’un système de musées des sciences avec des caractéristiques chinoises.

Les musées des sciences modernes (centres scientifiques) sont non seulement des institutions essentielles assurant un service de communication scientifique en direction du public, mais ce sont aussi des plateformes efficaces pour l’implication du public dans les sciences et technologies. Donc, dans une certaine mesure, la bonne santé et le développement des musées des sciences témoignent de la situation de la culture scientifique au sein de la société. Sur la base de l’analyse et de la compréhension de son propre contexte social, tout en apprenant des expériences d’autres pays, la Chine forme sa stratégie de développement de musées des sciences avec des caractéristiques chinoises dans un cadre et un mécanisme d’opération adapté au contexte social en Chine.

Ce rapport présente d’abord les particularités du contexte social du développement des musées des sciences en Chine, et la planification stratégique d’un système de musées des sciences composé de musées des sciences entitatifs (avec leurs propres bâtiments), des musées des sciences mobiles, et des musées des sciences numériques. Ensuite le rapport décrit tour à tour les routines, les stades de développement et les corrélations entre les trois composantes du système décrites ci-dessus, selon une étude à partir d’exemples concrets et des données d’enquête pertinentes.

Jeudi 4 Juin - 8h30

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Sook-Kyoung Cho

 

 « Conservation des musées, conservation de l’avenir : le musée des sciences, lieu de créativité et de durabilité »

Le musée des sciences a énormément contribué à réduire la distance entre les sciences et le public grâce à l’utilisation de concepts allant de la présentation visuelle (eyes-on) à « la main à la pâte » (hands-on), et de « la main à la pâte » à l’appel au cœur (hearts-on) ou aux sentiments (feelings-on). En mettant l’accent sur la communication et la participation, plutôt que sur la collection et l’exposition, le musée des sciences a évolué au cours du 20e siècle pour devenir le centre des sciences.

Depuis 2004, le gouvernement de la Corée investit une énergie considérable dans l’établissement de nouveaux centres des sciences visant à rapprocher les sciences et la société dans le cadre du « Science Korea Movement ». Par conséquent, le nombre de musées des sciences est passé de 62 en 2007 à 117 en 2013. Partant du concept de feelings-on (l’appel aux sentiments), dont la créativité individuelle et la durabilité de la communauté constituent des facteurs importants, je parlerai de ce que les centres des sciences devraient contribuer à « la science et le public » et à « la société et l’avenir ».

En présentant de récentes expériences d’éducation et d’exposition qui se sont déroulées au Musée national des sciences de Gwang-ju (GNSM), et en en effectuant un examen critique, je proposerai des interventions possibles des spécialistes de la communication scientifique pour promouvoir la communication des sciences et la culture des sciences au sein d’un musée des sciences.

Jeudi 4 Juin - 8h30

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Alan Irwin

 

 « La science citoyenne et la citoyenneté scientifique : mots identiques, sens différents ? »

« La science citoyenne » se laisse définir de nombreuses façons. Elle représente souvent une sorte d’extension « big data » à des projets scientifiques existants, mobilisant un éventail plus large de publics qui l’assistent dans la récolte de donnés et d’observations et, dans une certaine mesure, l’analyse. Parfois, aussi, elle se présente comme un moyen de vulgarisation scientifique et de diffusion. Dans sa définition la plus radicale, elle peut être considérée comme un pas dans la direction d’un plus grand intéressement du public (« public engagement ») – et d’une plus grande transparence démocratique – dans l’orientation et la forme de la recherche scientifique.

A un moment où il semble que de plus en plus d’institutions scientifiques à travers le monde adoptent la « science citoyenne », l’objectif de cette séance est de poser des questions sur les rapports entre la science citoyenne et les enjeux plus généraux de la citoyenneté scientifique. Au cours de la dernière décennie en particulier, des interprétations cruciales de la science citoyenne comme lieu important d’un engagement socio-technologique ont perdu du terrain face à une perspective moins réflexive – l’accent était donc quelque peu plus sur « comment les citoyens peuvent-ils aider la science » que sur « comment les scientifiques peuvent-il apprendre des citoyens ». Est-ce que cela signifie que la science citoyenne est condamnée à opérer dans un cadre scientiste étriqué, ou a-t-elle le potentiel d’impulser une action plus large et plus démocratique ?

Mercredi 3 Juin - 8h45

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Pierre-Benoît Joly

 

 « Les rapports sciences-sociétés au prisme des promesses techno-scientifiques »

Alors que certains gouvernants se demandaient encore récemment « comment redonner confiance en la science ? », on convient aujourd’hui que les rapports entre sciences et sociétés sont bons, que l’appétit pour la connaissance reste fort, que dans leur ensemble les français font plus confiance dans la recherche que dans les autres institutions.

Le problème, convient-on, n’est pas le rapport à la science mais à ses applications, ce qui expliquerait les oppositions et résistances aux technosciences. Pour certains, cela tiendrait à un manque de connaissances et à des biais de perception qu’il convient de corriger. De nombreuses analyses ayant montré qu’une telle croyance n’est pas fondée, il est nécessaire de rechercher d’autres explications.

Cette communication explore le rôle joué par le discours des promesses technoscientifiques qui est devenu dominant.

Vendredi 5 Juin - 14h45

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Pablo Kreimer

 

 « La Communication Publique des sciences et les Études sociales des S&T : Confluence ou chemins parallèles ? »

La question qui organise la conférence est la suivante : dans quelle mesure les études sociales des S&T (STS) et les travaux en Communication publique des sciences (PUS) partagent leurs cadres théoriques, les préoccupations thématiques, les bases épistémologiques ? S'agit-il d'un grand domaine avec des courants divers ou des champs travaillant en parallèle ?

La présentation est organisée en trois parties. Dans une première partie, on va montrer l'émergence des « science studies » dans trois contextes : Les États-Unis, Europe et Amérique Latine. Dans la deuxième partie on analysera les rapports entre STS et Communication publique des sciences (PUS). La troisième partie est consacrée à l'analyse de trois espaces de rencontre: 4S (notamment américain), EASST (européen) et ESOCITE (Latino-américain) pour y regarder les interactions entre les deux domaines.

Jeudi 4 Juin - 8h30

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 Jean-Yves Le Déaut

 

« 30 ans de l'opecst, 30 ans d'évaluation en amont de la législation »

Créé par la loi du 8 juillet 1983, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, composé de députés et de sénateurs, a pour mission d’informer le Parlement sur les conséquences de ses choix à caractère scientifique ou technologique. Les saisines, transmises par un des organes des deux assemblées, sont confiées à un rapporteur choisi parmi les membres de l’Office.

Celui-ci, après avoir procédé à des auditions et à des missions sur place et à la consultation d’experts, rend un rapport qui est soumis à l’approbation de l’ensemble des membres de l’Office, qui décident de sa publication. Organisme exclusivement parlementaire, l’Office est totalement indépendant du Gouvernement et des administrations. Les rapports de l’OPECST aboutissent à des recommandations qui nourrissent le travail législatif conduit ensuite par les commissions permanentes de l’Assemblée nationale et du Sénat. Les commissions mènent elles-mêmes des investigations auprès des principaux interlocuteurs des sujets faisant l’objet des débats législatifs. Mais elles se concentrent essentiellement sur les problèmes ayant une importance politique.

L’apport spécifique de l’Office consiste à procurer un éclairage sur des aspects plus techniques en s’appuyant, d’une part, sur la communauté scientifique et les diverses analyses qu’elle produit, d’autre part, sur des visites à l’étranger afin d’explorer les pistes éventuelles qui permettraient de dépasser les clivages au sein du débat national français.

Vendredi 5 Juin - 14h45

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Marc Lipinski

 

« Les citoyens et la science »

Les exemples de projets de science citoyenne sont nombreux à démontrer qu’un engagement actif de non professionnels bénévoles peut complémenter le travail des scientifiques professionnels de façon utile et efficace en produisant d’importantes nouvelles connaissances. Pour les amateurs, la motivation à participer provient d’un fort intérêt pour la science et/ou d’un goût pour la compétition en ligne sur des projets scientifiques transformés en jeux vidéo.

Des résultats frappants ont ainsi été obtenus dans des programmes de recherche ambitieux proposés par des scientifiques confrontés à des données trop massives pour être analysées avec les ressources disponibles. A l’inverse, des associations de citoyens peuvent être des éléments moteurs dans la définition et l’accomplissement de travaux spécifiques conduits à une échelle plus locale en étroite coopération avec des scientifiques.

Dans ces projets de science citoyenne. la nature, l’environnement, la santé, les maladies constituent des champs typiques d’investigation. Bien qu’elle ne soit pas nouvelle dans l’Histoire, la participation des amateurs dans la production scientifique bénéficie aujourd’hui d’outils numériques largement accessibles et peut s’appuyer sur l’utilisation des médias sociaux. Encourager et mieux soutenir institutionnellement ces coopérations entre citoyens et chercheurs serait favorable à toutes les parties prenantes de la société.

Jeudi 4 Juin - 8h30

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Elizabeth Rasekoala

 

« La communication scientifique dans un monde post-2015 : le point de rencontre des contextes transnationaux, multidisciplinaires et socio-culturels »

Le paysage post-2015 du développement durable mondial est fortement lié aux défis redoutables de la rencontre des contextes transnationaux, multidisciplinaires et socio-culturels. Le rôle de la science et de sa communication dans cette aire complexe ne pourra pas se limiter au mode opératoire « business as usual » (continuer comme si de rien n’était). Les défis innombrables et inextricables du développement, que la communication scientifique devrait mettre en exergue tout en promouvant le rôle central de la science, sont profonds.

La crise Ebola en Afrique de l’Ouest, avec ses ramifications mondiales, est un exemple classique de cet enchevêtrement de paramètres et de la façon dont ils se sont réunis dans une « tempête parfaite » (« a perfect storm ») pour remettre en question l’orthodoxie de la communication scientifique actuelle, les discours sur les rapports entre science et société et la manière de s’en approcher, et les dimensions socio-culturelles de la manière dont les individus et les communautés conceptualisent et comprennent les notions « scientifiques » du risque et de l’incertitude.

Il est de plus en plus généralement admis qu’un effort scientifique multidisciplinaire est essentiel pour rendre les sociétés capables de surmonter les multiples défis du développement. Ainsi, l’impérieuse nécessité de la multidisciplinarité devrait s’appliquer aussi aux façons de communiquer la science en termes du quoi, du comment, du où, des outils, des méthodologies, etc. L’art de la communication scientifique a ainsi besoin d’une rénovation de fond en comble afin de produire les innovations transformatives requises dans ce nouveau cadre exigeant. Les indicateurs-clé de ce cadre de communication scientifique post-2015 devraient inclure :

  • Des approches centrées sur les citoyens, donnant la priorité aux dimensions sociales et culturelles, y compris en fonction du sexe, pour transformer les initiatives euro-centriques et à prédominance masculine qui prévalent actuellement.
  • Les spécialistes en sciences sociales doivent jouer un rôle actif, en aidant à aborder les contextes socio-culturels.
  • Une direction et un contrôle conjoints efficaces, incluant les acteurs locaux (gouvernements, la société civile et les organisations communautaires) en plus des groupes internationaux.

Mettre l’accent sur la durabilité à long terme des initiatives à mener, telles que la formation d’une nouvelle génération de spécialistes de la communication scientifique et de journalistes multidisciplinaires qui les amènera à travailler pour et avec leurs concitoyens dans la communication sur le rôle crucial de la science dans le développement durable et le mieux-être des sociétés, dans une dynamique inclusive et autonomisante.

Mercredi 3 Juin - 8h45

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Brian Trench

 

« 50 ans de recherche sur la communication scientifique – modèles et tendances »

Massimiano Bucchi et Brian Trench donnent une présentation synoptique de commentaires, de recherches et d’analyses dans la communication scientifique au cours des cinquante dernières années.

Les présentateurs ont réuni 80 « ouvrages essentiels » dans le domaine dans une anthologie en quatre tomes, à paraître en 2015 chez Routledge. Eparpillés au début, les travaux analytiques et critiques en communication scientifique se sont consolidés au cours des deux dernières décennies et le rythme de publication s’est accéléré. Bucchi et Trench discutent de pourquoi et comment l’intérêt formel des professionnels et des universitaires pour la compréhension de la communication scientifique a augmenté. Ils présentent quelques écrits marquants de la collection qu’ils ont éditée, y compris des textes tombés dans l’oubli qui méritent davantage d’attention. Ils identifient les axes principaux de la recherche en communication scientifique et tirent un bilan de ses contributions.

Mais ils attirent aussi l’attention sur certaines lacunes et faiblesses dans le corpus de publications, qui grandit rapidement. Il émerge de la collection d’écrits rassemblés par Bucchi et Trench une image d’une communauté internationale d’universitaires et de professionnels qui partagent de nombreux intérêts, préoccupations et activités, mais qui pourraient tirer profit d’une connaissance plus complète de ce qui a été fait et ce qui se fait dans ce domaine très varié.

Mercredi 3 Juin - 8h45

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Brian Wynne

 

« Babel délivrée : que communiquons-nous, quand nous communiquons la science ? »

La communication scientifique dans ses formes variées constitue un élément central de la densité croissante des communications qui composent la vie moderne. Une société scientifiquement informée ne serait pas uniquement une société pourvue d’une compréhension scientifique adéquate des choses, des idées, ou des affirmations importantes.

Comme l’ont fait remarquer certains théoriciens de la communication, être informé de la science, c’est aussi être formé par la science. Ainsi, comme l’ont souligné des spécialistes en études sociales des sciences et technologies (STS), la compréhension des sciences par le grand public (PUS) sous la forme d’une compréhension validée scientifiquement de savoirs scientifiques propositionnelles se mêle inextricablement – et se confond – avec des messages normatifs que les communicateurs scientifiques transmettent aussi à leur public, qu’ils aient ou non l’intention de le faire. Il y a de nombreux exemples actuels où les scientifiques, qui sont censés connaître la science, communiquent leur « science » d’une manière profondément normative. Quand on considère avec déférence, mais aussi par erreur, qu’il s’agit là d’une communication uniquement de la science-en-tant-que-compréhension, alors c’est la démocratie qui est lésée et sapée.

Dans cette communication, j’établirai d’abord quelques distinctions entre les différents sens qui sont donnés au mot « science », sens souvent confondus, dans ce qui s’appelle habituellement la communication scientifique, y compris les conseils des scientifiques aux décisionnaires. Ceci inclut aussi les nombreux lieux de controverse publique à propos de la science, où on a essayé d’ériger l’expertise scientifique en autorité publique au bénéfice d’innovations technologiques commerciales dans la société, ou de la promesse de telles innovations.

Ensuite, à partir de quelques études de cas, je montrerai comment, habituellement, la communication scientifique n’est pas seulement une question de fournir une compréhension scientifique établie afin d’éclairer des choix ou des engagements dans l’adoption de politiques légitimement normatives, mais aussi d’imposer ce qu’on accepte de compter comme le sens faisant autorité commune sur le sujet.

Enfin, j’affirme que les processus de communication scientifique, ainsi que ceux qui les pratiquent, doivent être capables de distinguer entre ces deux rôles de la science bien différents si nous souhaitons éviter une descente graduelle vers Babel, où la science est réduite à un babil public sans sens.

Vendredi 5 Juin - 14h45

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